De retour de la marche…

C’était une marche blanche pour un gamin mort en prison sur le quartier de Bagatelle….

Que les privilégiés blancs  ne capitalisent pas leur culture militante, qu’à chaque fois il ont l’air de devoir tout réapprendre, recommencer à zéro, je m’en fous un peu en fait…

Qu’ils se démerdent…

Là où c’est terrible c’est pour les gens que j’ai croisé dans ce quartier populaire.

Au départ, un jeune de 26 ans suicidé au mitard de la prison de Seysses, à quelques semaines de sa sortie, une marche blanche portée par l’asso de quartier contre les violences… constituée pour faire face aux violences entre habitant-e-s…il y a quelques années, d’après ce que j’ai compris…

Une banderole qui ouvrait la marche et qui n’était pas adaptée à la situation… Un parcours dans le vide… ou une bonne partie des participant-e-s vont s’échapper à mi-chemin, des prises de paroles hésitantes, aléatoires… la présence du politicien du coin qui vient dire les mots qu’il faut dire quand on a son statut…

La mère du jeune,  qui lui parle avec confiance à cœur ouvert, quand lui, joue sur toute la gamme des  mots qui démobilisent sous prétexte d’apaiser la douleur de cette femme, pour, comme il dit, qu’elle puisse » faire son deuil… »

Au montage, j’ai viré une partie de ses paroles tellement ça me foutais la gerbe…

J’étais tellement stressé que j’ai oublié de régler la caméra, je me retrouve avec un bruit énorme sur l’image…

Au début du filmage, je me suis reculé pour prendre un plan large…

A quelques mètres de là ,un des 3 jeunes qui étaient à quelques mètres me lance » BFM TV ? »

Je vais discuter un peu avec eux.. pas question de filmer bien sûr… Mais l’expertise est là, un d’eux qui a fait du mitard m’explique comment c’est impossible de se suicider en prison, l’autre me dira, « c’est tellement souvent… il n’y a rien à faire, et puis c’est plusieurs choses… » Au cours de cette discussion, j’ai cru sentir leur désespoir, du même métal que les murs contre lesquels ils s’appuyaient… Ils sont des grenades dégoupillées…

A la fin lors de la discussion avec l’élu, un jeune d’une vingtaine d’année dira, on veut la justice, et si elle ne vient pas on la fera nous-mêmes…

Il y a une commission « quartier debout » à nuit-debout, ils étaient 3

et encore je suis même pas sûr…

HK me dira, « Mais à nuit debout qu’est-ce qu’ils savent de la prison, de vivre dans un quartier où la prison est là? au quotidien dans plein de familles …?  »

Et puis c’est vrai que ce sont de arabes, délinquant en plus…

 

 

 

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